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Note aux lecteurs égarés ici :

Ceci est un blog somme toute assez personnel, voire intime. Je n'y publie pas régulièrement, au point que l'on pourrait se demander s'il a vraiment une utilité. Pour moi il en a une. Ce ne sont souvent que des billets d'humeur, parfois des réponses à des commentaires ou à des articles non-cités. Parfois c'est -très humblement- poétique, parfois c'est chirurgical. Parfois c'est très noir, voir gênant, parfois ce n'est que joie du quotidien. Sans transition. Parce que je suis ainsi, mais qu'il n'y a qu'ici que je peux faire sortir ça de cette façon.


Certains textes peuvent être violents, parce qu'ils parlent avec crudité de sexe, de troubles du comportement alimentaire, de dépression, ou de viol. Ceci est donc un avertissement à l'attention de ceux qui ne souhaitent pas s'y confronter.

25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 23:39

L'enfer du repas.

Ce moment stressant qui rythme mes journées.

Je ne supporte pas quand il s'étire en longueur.

Avaler, gloups, gloups, miam, goinfr.

Attendre, attendre, attendre, le stress qui monte.

Les mains qui se triturent sous la table. Regarder les autres manger.

Stress à son comble.

Pourquoi ?

Parce qu'il me faut manger vite. Et qu'une fois mon repas avalé, je ne veux plus manger.

Or, ce moment d'attente insoutenable je ne sais toujours pas le gérer, alors soit je mange contre mon envie avant d'être malade et de culpabiliser, soit je stresse, soit je trouve une parade : m'occuper les mains, m'occuper l'esprit, fumer, sortir de table. 

Mais ces parades sont difficiles à gérer, elles sont surtout difficiles à appliquer.

Les longs repas de famille me sont insupportables pour cette raison.

Les repas avec un enfant qui mange à la vitesse d'un escargot en papillonnant gaiement dans tous les sens m'oppressent.

Le restaurant et ses attentes entre les plats m'angoissent.

Alors je refuse les occasions de sortie, par facilité. Pourquoi aller manger au restaurant ? C'est stressant et de toutes façons manger fait grossir. Tout le monde sait que quand je sors, je ne mange pas. C'est ainsi.

Alors j'accepte tout de même les invitations en famille. Pour voir les gens. Et je somatise comme une folle à l'avance. Et je suis sur les nerfs, au bord des larmes pour un oui, pour un non. Et je bous intérieurement, jusqu'au moment où je m'autorise à sortir fumer. Ou jusqu'au moment où j'explose à la face des convives.

Alors comme je ne peux échapper aux repas avec mon enfant, je fais avec. Et ça me fatigue de lutter pied à pied avec ma fureur, ma frustration, mon dégoût, ma colère de ne pouvoir savourer cet instant.

 

Je mange. Pour donner le bon exemple à un enfant qui a déjà un appétit de moineau. Ca me révolte de manger autant. Ca me dégoûte. Ca me fatigue. Alors parfois, souvent, je mange juste ce que je veux. Peu. Et je patiente jusqu'au moment où je ne tiens plus et où je m'éloigne pour m'occuper. Et je culpabilise de laisser mon enfant seul à table avec son dessert. Et il me fait bien comprendre que ce n'est pas ce qu'il faut faire, par des expériences culinaires toujours plus variées et plus salissantes, par des cris pour attirer mon attention. J'arrive maintenant de nouveau à gérer ma violence dans ces moments. Ces moments où elle est le plus susceptible de sortir. Mais ça passe par une distanciation, un éloignement, parfois durs à assumer. Une sensation de vide que je crée en moi et qui m'effraie.

Ne rien laisser échapper.

Inspirer. Souffler.

Raconter la dernière bêtise, souvent drôle au demeurant, à des amis ou dans l'anonymat d'un réseau social. Dédramatiser. Me couper des sentiments contradictoires qui affluent.

 

Mais le soir. Le soir, lorsque l'on n'est plus deux mais trois à table. Je ne gère plus rien. J'ai trop honte de ma "méthode" pour l'appliquer. Et le regard extérieur sur moi me gêne. Je ne me sens plus légitime à rien. Alors je laisse le stress monter en moi, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire à part bouffer, bouffer, encore bouffer. Et bouffer ne m'empêchera pas de stresser, de culpabiliser, de m'énerver. A tous les coups l'on perd.

Ce moment où j'aimerais tant, quand j'arrive à peu près à canaliser tout ça, qu'on me foute la paix. Mais non. Le pas de côté qui va tout bousculer. Les mots, les cris, la colère, la porte qui claque, les pleurs, l'incompréhension.

 

Pourtant, toi. Toi. tu sais que les repas sont une merde à gérer pour moi, depuis toutes ces années. Ou tu l'as oublié ? Alors tes piques, tes remarques, tes indignations de moi alors que je tente d'être la zénitude incarnée... Vraiment. Fous-les dans ton cul. Parce que je ne peux plus. Je ne peux déjà presque plus en général. Mais les repas. Non vraiment ce n'est plus possible. Soit tu comprends, soit je pars, soit je meurs. Il n'y a plus que ça de possible.  Ce n'est pas une menace, c'est un constat. JE. NE. PEUX. PLUS.

 

Cette table autour de laquelle vous mangez pendant que je meurs à petit feu, doucement mais sûrement, m'enfermant dans mon monde. Ce rituel quotidien qui m'est un enfer.

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