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Note aux lecteurs égarés ici :

Ceci est un blog somme toute assez personnel, voire intime. Je n'y publie pas régulièrement, au point que l'on pourrait se demander s'il a vraiment une utilité. Pour moi il en a une. Ce ne sont souvent que des billets d'humeur, parfois des réponses à des commentaires ou à des articles non-cités. Parfois c'est -très humblement- poétique, parfois c'est chirurgical. Parfois c'est très noir, voir gênant, parfois ce n'est que joie du quotidien. Sans transition. Parce que je suis ainsi, mais qu'il n'y a qu'ici que je peux faire sortir ça de cette façon.


Certains textes peuvent être violents, parce qu'ils parlent avec crudité de sexe, de troubles du comportement alimentaire, de dépression, ou de viol. Ceci est donc un avertissement à l'attention de ceux qui ne souhaitent pas s'y confronter.

25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 22:01

Ca ne va pas. Je déteste commencer comme ça mais je ne vois pas comment le dire autrement.

Je me sens complètement "en dehors de moi" les trois quarts du temps. Je n'arrive plus à écrire, en tous cas plus de façon à peu près régulière. Je ne peux donc même plus "exorciser".

C'est épuisant de tout garder en dedans.

 

Même les réseaux sociaux qui m'ont longtemps supportée -dans tous les sens du terme- ne me sont plus d'un grand secours. Je m'y sens de moins en moins à l'aise au fil des jours. Ma paranoïa* m'y poursuit. Je passe de longues heures à m'inquiéter de ce que l'on y a dit ou pensé de moi. Je suis obsédée par l'idée que des gens que j'apprécie me détestent... Et j'en ai honte, tellement honte. Je me sens complètement minable de ne pas pouvoir me détacher de cette idée que je me fais du regard des autres.

 

J'ai l'impression d'être complètement stupide. Autant à cause de cette pression maladive que je me créé qu'à cause de ma peine à trouver mes mots, de ma maladresse souvent consternante quand je tente de m'exprimer, de cette difficulté que j'ai à aligner un discours de façon cohérente. Je me sens complètement diminuée, amoindrie, appauvrie... J'ai de plus en plus de mal à lire, à comprendre ce que je lis. Ma mémoire déjà bordélique me parait encore plus fuyante. Et j'ai honte pour ça aussi. Honte d'être idiote et amnésique la plupart du temps.

 

Je ne sais pas à quoi c'est dû. Je ne sais pas si je suis malade physiquement, je ne sais pas si je suis malade mentalement, je ne sais pas si c'est juste un effet de la fatigue, je ne sais juste pas... J'aimerais avoir un nom, quelque chose, un diagnostic à poser sur cette impression que ma raison et mon esprit s'effilochent de plus en plus.

C'est ausi pour cette raison que je n'écris presque plus d'ailleurs, parce que je n'arrive plus à terminer ce que j'écris, je n'arrive plus à suivre un fil conducteur, je me sens vide avant d'avoir fini alors j'arrête et laisse tout en plan. Mon blog regorge de brouillons laissés à l'abandon, tant sur ordi que sur papier. Et ça me frustre incroyablement. Alors pour échapper à la frustration, j'essaie de ne plus essayer. Parce que chaque arrêt au milieu d'une phrase sonne comme un échec dans mon ventre. Ca me rend complètement malade.

J'ai déjà passé de nombreuses heures réparties sur 3 jours à tenter d'aligner tout ça sur un cahier et je ne sais même pas si c'est cohérent, je suis trop effrayée pour relire.**

 

Bref. Cet article se voulait à la base une sorte d'état des lieux. A ce que j'ai déjà listé s'ajoute une alternance de journées à moins de 500 calories et de journées gouvernées par les hyperphagies prandiales. Du moins je crois. J'avoue avoir l'impression que c'est à nouveau de plus en plus difficile pour moi de me rendre réellement compte de ce qui est "trop" ou "pas assez". J'en viens à nommer et à penser "hyperphagie" chaque écart à mes journées restrictives qui me file mal au ventre. Autrement dit chaque repas constitué d'au moins un vrai plat. Et c'est en l'écrivant que je m'en rends enfin compte, en fait : je ne sais même plus. Mes notions des mesures sont complètement distordues.

 

Je crois que j'ai maigri, mais je ne sais pas trop non plus. Je me sens encore si énorme, j'ai plutôt l'impression d'avoir repris. Même si mes mensurations disent que non. A tel point qu'après une résistance d'un an et demi j'ai cédé, j'ai ressorti la balance. Sauf que même ça, ça ne m'aide pas. Ce nombre bien évidemment trop élevé à mon goût est sorti de tout contexte. Oui c'est moins qu'il y a 1 an et demi, mais est-ce que la balance est juste ? Je n'arrive pas à savoir si elle est calibrée correctement ni à savoir comment je pourrais la calibrer et ça tourne en rond dans ma tête depuis que je me suis pesée.  Et est-ce que j'étais plus bas que ça ou plus haut que ça il y a un mois, une semaine, deux jours, deux heures ? Ce nombre me perturbe encore plus que les 18 mois passés à résister à la tentation de la pesée. Ce nombre ne trouve même pas de sens, de cohérence dans la folie de mon crâne. De toutes façons c'est toujours trop.

 

Qu'ajouter à ça à part que j'ai un mal fou à me lever le matin, que je m'endors parfois à moitié en faisant autre chose, que la moindre petite action quotidienne me demande une énergie furieuse que j'ai de plus en plus de mal à puiser je ne sais où, et que je me sens apathique et sans émotion la plupart du temps, jusqu'à ce que l'angoisse vienne me rappeler que j'éprouve toujours bien quelque chose...

 

Je crois qu'on a fait le tour pour un bilan. Je pose juste ici avant de partir que j'ai rendez-vous avec un psychiatre mercredi de la semaine prochaine et que ça m'angoisse énormément. Et que dans une semaine et demi je serai seule avec mon enfant pendant un mois et que ça m'angoisse encore plus. Je ne me sens juste pas la force et je suis complètement désemparée. Je suis paralysée de peur. Je crois que c'est tout pour le moment, j'ai finalement réussi à l'écrire au moins.

 

*Je ne vois pas comment appeler ça autrement même si je ne suis très probablement pas atteinte de cette psychose au sens propre et clinique du terme.

** J'ai finalement relu. Plusieurs fois. Pour réussir à obtenir une cohérence et un truc digeste.

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commentaires

P
La fin de l'hiver est propice à la déprime, relativise un peu.<br /> As-tu essayé de lire Stettbacher ? dans les références de mon blog. C'est pas cool en scan, mais c'est pas gros. C'est dans la lignée d'Alice Miller.<br /> L'image de toi n'est pas la réalité, c'est ta vision qui est déformée, pas toi qui es une grosse merde.<br /> C'est un peu comme si tu avais un problème de lunettes. Change tes lunettes plutôt que de te faire opérer de la tête !<br /> Enfin, facile à dire, hein.<br /> Tes fantômes du passé remontent à la surface, avec la venue de l'enfant c'est un peu normal je crois, ça réveille forcément des trucs. Et puis il te prend beaucoup, alors ça laisse moins de loisir<br /> pour l'introspection et la thérapie. Je me souviens quand l'enfant est arrivé, cela a été dur, pour la maman, et pour moi.<br /> Je sais pas quoi dire d'autre, justement parce que tu n'arrives pas à exprimer. T'as juste pas la force, alors essaie de te reposer, de t'occuper de toi, la force nécessaire reviendra mécaniquement<br /> !<br /> Biz.<br /> David.
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M
<br /> <br /> Ca ne date pas de la fin de l'hiver en fait. Non, pas lu, et j'ai trop de mal à lire ce genre de choses en ce moment, je galère déjà à bouquiner de la chicklitt hein.<br /> <br /> <br /> Sinon oui : Facile à dire.<br /> <br /> <br /> J'ai toujours pas eu mon rdv, la psychiatre était absente. Mais l'infirmière du CMp m'est pour l'instant bien aidante et j'ai rdv avec un assistant social pour m'aider dans tous les trucs que<br /> j'arrive aps à faire et qui s'accumulent et risquent de me foutre grave dans la merde. Je fais un blocage complet sur tout ce qui est démarche administrative. C'est juste hallucinant d'absurdité<br /> : je sais faire, j'ai tout les papiers qu'il faut pour envoyer etc, mais JE PEUX JUSTE PAS. Bloquée. C'est quasiment physique. C'en est rageant à un point. Et ça n'aide pas pour l'image de soi.<br /> Bref du coup, j'ai le CMP qui devrait m'aider et ça c'est bien, psychiatre ou pas psychiatre. Et avoir écrit cet article m'a déjà fait un bien fou. Ca faisait 3-4 mois qu'il tournait en rond dans<br /> ma tête et que j'y arrivais pas. <br /> <br /> <br /> Bises.<br /> <br /> <br /> <br />
H
Tu sais que mon mail t'es toujours ouvert.<br /> J'aimerais tellement te rassurer, te dire que tout va s'arranger mais au final je suis juste une inconnue derrière un écran quel poids ont mes mots?<br /> Je trouve génial que tu ailles voir un psy
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M
<br /> <br /> Je crois que tes mots ont beaucoup de poids, même s'ils n'ont pas forcément des effets, en tous cas directs, sur moi. Parler fait toujours du bien au final, même si dans l'instant ça fait souvent<br /> mal.<br /> <br /> <br /> Pour la psy je suis très partagée, ça me flippe pas mal de voir une psychiatre,  dont en plus je ne sais rien. Si ça se trouve c'est une conne qui ne pense que médication et n'en a rien à<br /> secouer du reste, alors ça me stresse pas mal cette première rencontre reportée aux calendes grecques. Bref je sais pas si c'est génial. Mais j'espère un peu. Et au moins pour le moment<br /> l'infirmière est chouette, ce qui est déjà bien.<br /> <br /> <br /> Bises.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Bonjour toi<br /> Ton écrit est très clair en tout cas, je ne sais pas s'il est digeste.............pour toi<br /> Important que tu vois ce psy, j'espère que tu vas pouvoir lui livrer tes peurs, tes angoisses.<br /> Tu ne voudrais pas venir sur ce forum?<br /> http://forum.sos-inceste-pour-revivre.org/<br /> Bon courage en tout cas, je pense qu'il y a un problème de fond à travailler!<br /> bises
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M
<br /> <br /> J'espère aussi pour la psy mais je ne sais aps trop si j'y arriverai, c'est déjà difficile avec l'infirmière du CMP avec qui j'ai un bon contact pourtant. On verra bien, mon RDV est repoussé en<br /> avril de toutes façons.<br /> <br /> <br /> Par contre désolée pour le forum, mais je crois que j'ai pas trop envie d'y aller. S'il y a bien un truc sur lequel je pense avoir fait ma résilience c'est ça, mais pour le moment je me sens pas<br /> de me replonger dans ces souvenirs alors que je suis affaiblie psychologiquement et fatiguée par d'autres trucs de ma vie qui remontent en ce moment. Peut-être plus tard quand j'irai mieux.<br /> <br /> <br /> Merci Paqui, je pense aussi pour le problème de fond. Je le pense depuis longtemps. ^^<br /> <br /> <br /> Bises.<br /> <br /> <br /> <br />

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